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Le procès Mindin - Alternantes
Madame D. K.
Témoignage sur mon travail à Mindin
L'expérience d'une soignante de nuit

Madame D. K.
Région de St Nazaire
44xxx    *************

Témoignage sur mon travail à Mindin

J’ai travaillé presque trente ans à Mindin.

C’est vrai c’était un service difficile.

J’admire ce que fait Madame Thomas. Son action auprès des pensionnaires de Mindin, auprès des plus démunis.

J’ai été syndicaliste. Puis on s’est fâché quand j’ai refusé de défendre un employé, qui était très souvent ivre pendant le travail.

Il y a bientôt dix ans que je suis à la retraite. J’ai travaillé à Mindin de 19** à 19**. Je ne peux pas parler du Mindin d’aujourd’hui. Je parle de ce que j’ai vécu.

La question de fond est celles des pensionnaires (appelés aujourd’hui “ résidents ”). On ne défendait pas les pensionnaires à Mindin. Il n’y avait pas de suivi psychiatrique. Considérer les pensionnaires, ce devrait être à la base du système, ce n’était pas le cas.

J’ai été responsable de nuit pendant plusieurs années. J’ai constaté l’alcoolisme de certains employés très rapidement. Un collègue avait été dans la gendarmerie, il avait été infirmier, il était retraité de la gendarmerie. Il arrivait ivre au travail. Quand j’en ai parlé à la direction de Mindin, on m’a dit de le laisser dans un coin, de le reléguer là où il ne gênerait pas. Après, quand il y a eu trop de problèmes, il a été muté à la buanderie. Un jour, il y a eu une erreur de médicaments, il a mis une personne en danger. L’interne, qui avait un grade supérieur, a insisté pour qu’une mesure soit prise à son encontre, ce que je n’avais jamais pu obtenir de la direction.
Il n’était pas le seul. Une autre personne, une femme, arrivait ivre le soir. Un jour, elle a été surprise en train de nettoyer un pensionnaire avec une serpillière utilisée habituellement pour le nettoyage du sol. Pour elle, une mesure a été prise rapidement. La direction était beaucoup plus sévère avec les femmes qu’avec les hommes.

C’était un monde d’hommes, même si beaucoup de femmes travaillaient à Mindin. Vers 1980, 1985, il y a eu beaucoup de gens au chômage dans le bâtiment. Un certain nombre d'ouvriers du bâtiment ont été embauchés à Mindin. Ces personnes n’avaient pas de formation pour travailler dans un établissement de ce genre. Alors, ils ont aidé à construire Mindin, d’une part, mais ils ont aussi surtout rendu des services pour des maisons du personnel. Officiellement, ils travaillaient de nuit à Mindin, en fait, ils dormaient là la nuit, le jour ils travaillaient dans les chantiers autour de Mindin. Ceci était assez courant pour les jardins, la pêche ou la chasse. Il y avait une entraide et un copinage entre les hommes, cela passait aussi par la boisson, évidemment. En cas de pépin, c’était un problème pour s’occuper des pensionnaires. Ce scandale était assez courant. Si besoin, on déplaçait une personne dans un autre service et ce sans lui demander un travail réel. Il y avait une grande tolérance vis-à-vis des hommes. Les femmes sont quand même plus courageuses.

Les dysfonctionnements de ce type c’était banal. Il y avait beaucoup de fêtes la nuit.

Pour faire mon travail, je passais dans les services une fois le soir pour voir comment ça allait et repassais le matin. J’utilisais mon vélo pour aller de services en services, parce que Mindin c’est très grand. Dans les services, avec principalement des hommes il n’y avait pas beaucoup de déplacements vers les pensionnaires et peu de soins. Le cahier de rapport disait que tout était normal, alors qu’il aurait fallu vérifier si les pensionnaires avaient soif, s’ils avaient ou non de la température. Il n’y avait pas de mesures de prises si un pensionnaire était malade.

Un jour, j’ai eu un appel parce qu’un jeune homme avait une crise de priapisme. Il avait environ 35 ans, il ne s’exprimait pas, il fallait deviner pour vérifier son état. Les personnes de nuit avaient choisi de lui mettre une table sur son lit pour l’empêcher d’avoir une érection. On ne se souciait pas de sa douleur. Il n’y avait pas tout le temps un interne de garde. Le recours au médecin était rare et seulement quand c’était trop grave. Pour cet homme, on a laissé faire et cela s’est terminé aux urgences de St Nazaire, qui, au moins là-bas, ont su quoi faire.

Je n’avais pas toujours accès au dossier des pensionnaires. Et c’était un problème. Un jour on a eu à faire à un jeune homme agressif, il cherchait souvent à attaquer un autre pensionnaire parce qu’il voulait le violer. Il n’y avait pas de chambre d’isolement, alors nous étions obligés de l’attacher à son lit. Après, on a réussi à aménager une sorte de sas, où on a pu l’isoler. On s’est rendu compte de cela parce qu’un pensionnaire a eu l’anus déchiré et qu’il a fallu l’emmener en urgence à l’hôpital à St Nazaire. Si on avait eu connaissance du dossier, ce ne serait pas arrivé.
Les hommes n’étaient pas très courageux. En plus, il n’y avait pas un climat de confiance entre les services.

Il y avait des violences sexuelles, même si je n’ai jamais pu le constater de visu.

Comme veilleuse je ne dormais pas, cela m’était facile, je n’ai jamais pris de somnifères pour dormir le jour.

Un jour, je suis allée à une conférence sur le sommeil. J’ai écouté et assez vite j’ai pensé à des applications pour les pensionnaires de Mindin. Il ne faut pas réveiller les pensionnaires n’importe quand. Un chef de service a été d’accord pour mettre en œuvre ces propositions. Par contre, l’équipe de jour a refusé. Pour diminuer les souillures au lever, l’habitude de travail était de réveiller les pensionnaires à 5h du matin pour les changer. Je considérais que c’était une erreur de les réveiller pendant leur sommeil profond. Les membres de l’équipe de jour disaient que si les pensionnaires étaient souillés, il fallait leur faire prendre une douche au lever. Dans le service où a été mise en œuvre ma proposition, on a vite vu la différence, les pensionnaires étaient moins agités dans la journée. En fait, cette méthode a été appliquée pendant 10 ans, maintenant c’est remis en cause parce que les idées anciennes sont appliquées. Je continue de penser que c’est mieux pour les pensionnaires. Pourquoi est-ce que ce n’était pas possible ailleurs dans les autres services ? Si on fait attention aux personnes dont on s’occupe, on peut accepter de changer ses habitudes. Si le change est fait à 5h, cela donne moins de travail le matin à l’équipe de jour, c’est simple, mais alors on ne respecte pas le sommeil des pensionnaires.
Cela rejoint ce que dit Chantal Thomas sur son travail de nuit.

A un moment il a fallu interdire les cigarettes, ça a été dur. On n’a pas essayé d’expliquer aux pensionnaires pourquoi, on n’a pas pris de mesure pour que l’arrêt de la cigarette soit progressif. J’avais aussi un paquet de cigarette sur moi, comme Chantal Thomas.

Sur les couches, j’ai été en conflit avec plusieurs personnes. Je pensais qu’il fallait utiliser la crème Mustella, celle qu’on utilise pour les bébés. C’était pour que les pensionnaires ne souffrent pas et ne développent pas des rougeurs ou des escarres. On ne parlait jamais des pensionnaires, cela m’a toujours surprise.

Il y avait un veilleur de nuit qui faisait le ménage la nuit. Il ne portait jamais de gants, il était assez sale. Par contre, il nettoyait le bureau de la cheffe de service. Ce bureau était impeccable. C’était plus important que de s’occuper des pensionnaires.

J’ai vu des employées en hiver faire prendre une douche à des pensionnaires à 5h30 du matin. Il fallait qu’ils soient absolument propres le matin. Forcément, ils avaient froid. Pour ne pas trop travailler, on en arrive à ce type d’attitude.

Quand ils avaient de la température, je pensais qu’il fallait les laisser au lit la journée. Non, ce n’était pas possible !

Je suis arrivée à la conclusion que Mindin n’était pas un établissement pour les pensionnaires. Ce n’était pas un hôpital psychiatrique, mais quand même. Les soins n’étaient pas forcément corrects, l’attention aux personnes était rarement là. On aurait pu penser qu’il fallait se conduire avec les pensionnaires comme avec nos enfants. Non, ce n’était pas à l’ordre du jour. L’encadrement ne suivait pas cette voie. Je souhaitais que l’entente avec les services de jour nous fasse agir comme des associés pour tenir compte des pensionnaires. Cela a été rarement le cas.

J’ai gagné ma vie à Mindin, c’est vrai, mais il reste un manque. Je considère que la direction aurait du se faire un devoir de favoriser cette façon de voir. Comme j’étais de nuit, il m’était difficile de venir aux réunions. Mais, je ne comprends pas pourquoi on ne tenait pas compte de nos écrits. Les accords étaient des accords de façade. On ne s’attaquait pas entre collègues, mais le pensionnaire, lui, n’était pas au centre du dispositif, comme on dit maintenant, et je le regrette.
Par exemple, pour faire se déplacer le médecin, l’interne de garde quand il y en avait un, ce n’était pas facile. Nous n’étions pas nombreux de nuit pour assurer le suivi médical. Il y avait deux infirmières, ou une infirmière et une aide soignante, ou deux aides soignantes pour tout Mindin. Il fallait qu’il y existe au moins deux équipes pour le roulement de 4 jours de travail et 4 jours de repos. Parfois, il y avait un interne, qui dormait dans la grande maison.

En ce qui concerne le recrutement, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de formation pour personnes, qui arrivaient de l’agriculture ou du bâtiment. Les employés étaient recrutés dans la parentèle des pensionnaires ou parmi les amis ou les voisins des employés, c’est connu. Moi-même, quand je suis arrivée à Mindin, il y avait encore des religieuses. Elles m’ont mise dans une salle en me disant de surveiller. Je n’ai pas eu d’explication, personne ne m’a parlé des infos à connaître. Il n’y avait pas de formation, ce n’était pas la faute des nouveaux employés. La seule formation qu’on pouvait avoir c’était celle qu’on avait entre soi. Si on avait un problème on appelait une personne plus compétente.

J’ai eu de la chance, une infirmière de nuit m’a appris à travailler. C’était une des rares personnes formées à Mindin. Très vite, on se retrouve dans des situations délicates. On se retrouve face à la violence et à la mort sans préparation. On nous demande de faire une toilette mortuaire de but en blanc. Il faut apprendre son métier seul. Je me suis retrouvée à faire des piqûres ou des transfusions sans que je sois infirmière.

Des employés encore un peu agriculteurs, ou qui venaient travailler à Mindin en complément de leur ferme, ne s’occupaient pas de la souffrance des pensionnaires. Par exemple, ils ne leur donnaient pas à boire s’ils étaient un peu fiévreux. J’avais l’impression qu’ils traitaient les pensionnaires comme ils traitaient leurs bêtes. La direction de Mindin et l’encadrement ne sont pas intervenus pour que ça change. Je suis désolée, on ne s’improvise pas soignant à Mindin.

J’ai constaté plusieurs fois que dans un service, je trouvais des pensionnaires sur les montaubans (les toilettes en bois) la liquette à l’air. Il ne fallait pas les coucher tant qu’ils n’avaient pas fait leurs besoins. Ils avaient froid, mais il ne fallait pas les coucher et qu’ils soient sales. En plus, cela pouvait durer de 19h30 à 23h, et ils ne devaient pas bouger. Les personnes, qui étaient là comme soignants, ne voulaient rien entendre, impossible de discuter. J’ai fait un rapport à la cheffe de service. Elle m’a dit qu’elle était infirmière et qu’elle n’avait pas à discuter avec moi parce que j’avais un grade inférieur à elle. La direction a refusé de me donner raison, elle a soutenu la cheffe de service en question.

Ceci dit, cela ne lui a pas porté chance. Un jour, les gendarmes sont venus pour une enquête sur le vol de l’argent des pensionnaires. A l’époque, l’argent des pensionnaires était géré par les services et stocké dans la pharmacie. J’ai été interrogée parce que j’avais accès à la pharmacie. Cette cheffe de service était impliquée dans le vol et le partage de l’argent avec d’autres employés. Cela leur a permis de se payer des voyages. Je ne sais pas s’il y a eu un jugement. Je ne sais pas si elle a été mise en retraite ou déplacée ailleurs. Après, la gestion de cet argent a été prise en charge par la trésorerie.

Je pense qu’à Mindin les pensionnaires n’étaient pas considérés totalement comme des humains.

J’ai soupçonné des viols, mais je n’ai jamais pu surprendre les personnes sur le fait. Un pensionnaire avait des érections tout le temps. Un employé lui tapait sur le sexe. Je me suis opposée à cette méthode. Il m’a répondu qu’il était bien pourvu et que cela ne lui servait à rien. C’était de la jalousie et du sadisme.

Il y a même eu une bagarre avec le mari d’une aide soignante. Un jour le mari téléphone pour parler à sa femme. Elle n’était pas là, elle était partie avec un autre homme. Il lui a été répondu qu’elle était partie dans un autre service. Le mari a dit "je sais où elle est". Il est arrivé à Mindin et a donné une bonne correction à l’homme qui était avec sa femme. Après, des employées ont dit qu’il était tombé dans l’escalier, le pauvre homme. C’était assez drôle, et cela vous donne une idée de l’ambiance qui régnait à Mindin et des dysfonctionnements de cet établissement.

Nous avions un directeur amateur de femmes. Du coup, il y avait des changements de services pour certaines femmes, ce qui provoquait des perturbations dans les soins pour les pensionnaires.
Le travail de nuit avec beaucoup de femmes, cela crée des opportunités et c’est facile de s’isoler. Certaines femmes se sont plaintes des assiduités du directeur, les pétitions n’ont rien donné.

Cette ambiance existant dans l’encadrement a entretenu le malaise, cela se faisait forcément au détriment des pensionnaires de Mindin.

L’alcool était un gros problème. Les employés originaires de la campagne ou des métiers du bâtiment sont habitués à boire beaucoup, ce sont des métiers durs. Il y avait souvent des fêtes. Je suis d’accord pour un pot de temps en temps entre amis, mais quand c’est très souvent et avec des débordements sur le lieu de travail, cela pose des problèmes. Des débordements, il y en a eu c’est certain !

A la Maison Départementale de Mindin on aurait du avoir en tête de ne pas perdre de vue la vie des pensionnaires. Je suis d’accord, il faut une certaine liberté et de la bonne humeur, ce n’est pas l’objet de ma critique, c’est bien la convivialité, mais il ne faut pas oublier pourquoi on est là, c'est-à-dire les pensionnaires.

Je me souviens d’un cas lourd, c’était un cannibale. On ne pouvait pas l’isoler, on a le choix entre la contention ou les médicaments. Le cahier de transmission n’avait pas été rempli et il y a eu un problème grave. J’avais pourtant proposé une solution pour l’isoler, mais cela n’était pas appliqué tout le temps, parce que cela demandait du travail en plus et une surveillance rapprochée.

Parfois, il faut faire attention parce que certaines personnes s’automutilent, il faut donc un enfermement bien contrôlé. Dans ce genre de cas, il faudrait une coopération parfaite entre les équipes. A Mindin, ce n’était pas souvent possible. Ça marchait quand on avait un chef de service ouvert et à l’écoute des soignants et des pensionnaires. Ça a fonctionné pour le sommeil dans un seul service.

J’ai vécu ce problème de sommeil comme une déception. Cela pouvait apporter un mieux être pour les pensionnaires, et ça ne coûtait rien, sauf à changer certaines habitudes et à prêter attention aux gens dont on avait la charge.

Pour la violence physique comme les claques, on ne le faisait pas devant moi, parce qu’on savait que j’étais contre. J’ai été confrontée à la brutalité d’un infirmier de nuit, qui envoyait des claques ou bousculait les pensionnaires. Je lui en ai parlé. Il m’a répondu que cela ne me regardait pas, qu’il avait un grade supérieur au mien. Il m’a menacé ouvertement. Heureusement, pour une fois, la direction a demandé l’arrêt de cette pratique.

Je pense qu’être attentif aurait du être une base de notre travail. J’ai vu un pensionnaire privé de dessert parce qu’il n’avait pas attaché ses lacets. Ils sont déjà si misérables, ce n’est pas la peine d’en rajouter. Par exemple, si on constate qu’un pensionnaire a un problème de sommeil, on essaie de comprendre ce qui se passe. Sans parler d’affection, on peut penser au moins au respect, c’est un minimum, mais ce n’était pas la règle à Mindin. Il y avait du mépris chez beaucoup d’employés, mais c’était l’indifférence qui se manifestait le plus souvent. J’ai la conviction que les employés s’occupaient beaucoup plus d’eux-mêmes que des pensionnaires. Dans un climat plus sérieux, on aurait pu envisager de calmer les angoisses des pensionnaires, pas celles des employés.

On peut dire la folie touchait tout Mindin. Mindin était malade de sa folie, on peut le dire.

La direction et la hiérarchie interne ne tenaient pas compte de notre parole. La proximité vis à vis des pensionnaires avait créé un état d’esprit bizarre à Mindin. Quand on reprenait contact avec la vie normale, il fallait se bouger.

J’ai vu des erreurs de médicaments. Une fois un employé ivre s’est trompé et une pensionnaire a dormi pendant trois jours.

Il n’y a pas eu que Sébastien. Il y a eu un cas antérieur, une personne âgée qui a été brûlée et qui est décédée des suites de ses brûlures. Elle était isolée sans famille. Il n’y a pas eu de vague. La personne en cause a été déplacée. De mon point de vue, c’est une faute de la hiérarchie. Après, c’est devenu un sujet de plaisanterie : “ la grand-mère au court-bouillon ! ”

A Mindin il était difficile de vivre en permanence dans le refus des compromissions. Si j’avais eu de jour la même attitude que j’avais de nuit, je me serais mise tout le monde à dos. Il y avait cette complicité entre les hommes et c’est typique de leur façon d’être, mais il y avait aussi des femmes qui entretenaient cela. Je maintiens quand même, que dans l’ensemble les femmes prodiguaient plus de soins que les hommes. Elles travaillaient mieux, c'est certain. Par exemple, elles donnaient à boire aux pensionnaires plus souvent.

Des pensionnaires qui attendent pour être soignés, je l’ai constaté souvent.

Le respect des Droits de l’Homme, c’était un problème à Mindin. L’essentiel étant, à mon avis, le respect des personnes, non ce n’était pas le cas à la Maison Départementale de Mindin.

La prise en charge minimale est en question à Mindin, on le constate pour le sommeil ou la crème à utiliser lors des changes. Je refusais que les pensionnaires aient des escarres, donc j’utilisais de la crème pour le corps, mais j’étais bien une des seules à le faire. Pour moi, c’est un confort minimal à apporter à ces personnes en détresse.

Chantal Thomas a eu raison de soulever tout cela. On faisait attention quand j’étais là, c’était du sans doute à mon autorité. J’étais aide soignante et j’avais la responsabilité de la Maison Départementale la nuit.
Sans être infirmière, j’ai fait des prises de sang, j’ai même eu un infarctus. Heureusement, on m’avait (ou j’avais) appris à le reconnaître. L’absence de formation incombait à la hiérarchie, c’est certain !

***** le 18 mars 2006

Entretien réalisé par Philippe Coutant. Le texte a été rendu anonyme volontairement. Madame D. K. a vérifié le contenu de ce témoignage.