Mise en ligne en Mars 2007
 
 
Document
diffusé
sous licence
"GNU / FDL"
attribution,
pas d'usage
commercial,
pas de
modification
Copyleft 2007
 
Le procès Mindin - Alternantes
Les parents d'enfants accueillis à Mindin s'inquiètent
Polyhandicapés : pas assez de places
".... " situation de " blocage " ... situation est perturbante pour tout le monde ....structure qui n'est plus adaptée .... le personnel qui n'est pas formé "

Journal Ouest-France du jeudi 15 février 2001
Edition : - Rubriques :

Les parents d'enfants accueillis à Mindin s'inquiètent Polyhandicapés : pas assez de places Faute de places en nombre suffisant en Loire-Atlantique pour les accueillir dans des structures pour adultes, de jeunes polyhandicapés de plus de 20 ans restent au sein de l'EPEH, l'établissement public pour enfants handicapés de Mindin. Une situation pénalisante aussi bien pour les jeunes adultes que pour les enfants.
La Maison départementale de Mindin a été divisée voici trois ans en quatre établissements, l'un pour les enfants (l'EPEH), un autre reçoit les adultes handicapés, le troisième est un foyer occupationnel et le quatrième héberge des personnes âgées. L'EPEH accueille les enfants dès le plus jeune âge et jusqu'à leur majorité. Sa capacité est de cent places. Les jeunes au-delà de vingt ans devraient normalement le quitter pour intégrer d'autres structures, soit les MAS, les Maisons d'accueil spécialisées, soit les FDT, les foyers à double tarification. Le problème, c'est qu'il n'y a pas assez de places en Loire-Atlantique dans ces structures spécifiques. Les listes d'attente en témoignent : 160 polyhandicapés attendent leur admission en MAS et 120 en FDT.

L'EPEH subit directement le contrecoup de cette situation. Actuellement, vingt-deux jeunes de plus de vingt ans sont concernés. Dans deux ans, ils seront trente-six. Les textes officiels ­ depuis l'amendement Creton ­ autorisent leur maintien dans l'établissement. Mais, ces places qui ne se libèrent pas, c'est autant de places en moins pour les tout jeunes. Lettre aux parlementaires " Vingt-cinq familles sont dans ce cas. Elles demandent une admission pour de jeunes enfants.

On leur répond qu'il n'y a pas de place ", soulignent les représentants de l'AFREM, l'association des familles de résidents des établissements médicosociaux de Mindin qui ont dénoncé dès la fin décembre cette situation de " blocage " dans une lettre aux parlementaires de Loire-Atlantique. Ils insistent : " Cette situation est perturbante pour tout le monde : les familles auxquelles on refuse l'admission, les jeunes adultes contraints de rester dans une structure qui n'est plus adaptée, le personnel qui n'est pas formé pour les encadrer et, bien sûr, les enfants accueillis dans l'établissement, le personnel ayant moins de temps à leur consacrer, au risque de réduire les interventions aux repas et à la toilette. On ne refuserait pas un jeune dans un établissement scolaire public faute de crédit. C'est pourtant ce que l'on fait avec les jeunes polyhandicapés ? "

Chaque département a un quota de places autorisées, la Loire-Atlantique ayant non seulement atteint mais dépassé le sien, l'Etat n'envisage pas de nouvelles créations. De plus, " Certains établissements fonctionnent à 50 % de leur capacité d'accueil, faute d'un budget de fonctionnement suffisant... ", souligne encore l'AFREM. L'association craint aussi que les crédits prévus au titre de la santé dans le cadre du contrat de plan Etat-Région ne soient totalement absorbés par la remise à niveau d'un certain nombre d'établissements. Sentant la situation bloquée du côté de l'Etat ­ le ministère n'a pas encore répondu au questionnement à ce sujet des parlementaires de Loire-Atlantique ­, les parents d'enfants polyhandicapés se sont adressés au Département.

André Trillard, le président de la commission sociale du conseil général, qui préside également l'EPEH de Mindin, a confirmé qu'" projet était à l'étude permettant de trouver une solution transitoire ". Il s'agirait d'un lieu de vie d'une trentaine de places. Pour l'association, c'est évidemment mieux que rien, " mais pas suffisant pour régler le problème de fond ".

Jacques BOISLEVE.