Journal Ouest-France du vendredi 14 mars 2003
Edition : Loire Atlantique - Rubriques : Justice
Une famille poursuit le centre Mindin à Saint-Brévin
Le bain chaud avait brûlé leur fils
Une famille demande la condamnation du centre spécialisé Mindin
de Saint-Brévin. Leur fils de 30 ans, handicapé lourd, avait
été brûlé au 3e degré après un bain trop chaud.
Le 21 décembre 1997, alors qu'il prend son bain matinal,
Sébastien, 30 ans, handicapé psychomoteur, sourd, muet et
aveugle, est brûlé au 3e degré. Une aide-soignante,
une employée de la maison départementale de Mindin, l'a
laissé seul pour secourir un autre pensionnaire en pleine crise
d'épilepsie. Mais, à cause du robinet de la baignoire mal fermé,
un filet d'eau chaude a continué de couler. Sébastien, brûlé aux
jambes, aux pieds, aux mains n'a été transféré au service des
grands brûlés que dans l'après-midi.
Les parents de Sébastien, qui est décédé depuis, ont saisi le
tribunal administratif de Nantes pour demander la condamnation
du centre et une réparation des préjudices à hauteur de 490 000 F.
Pour Robert Christien, le commissaire du gouvernement (l'équivalent
d'un procureur), la responsabilité de Mindin ne fait aucun doute.
« Il y a eu un défaut de surveillance qui est dû à une mauvaise
organisation des services ». D'après le magistrat,
la résidence où était placé Sébastien accueillait alors 24 adultes
handicapés pour quatre aides soignants.
La question de la responsabilité n'a pas prêté à polémique. Le
magistrat propose de condamner le centre Mindin à payer
10 000 €. Le jugement a été mis en délibéré.
Marylise COURAUD.
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